mercredi 27 février 2008

Téléopérateurs, le danger à long terme !

Au coin de la rue, j’ai rencontré Hamouda et Mortada, deux jeunes ambitieux. Le premier fraîchement bachelier, et l’autre en deuxième année à la faculté d’Economie de Rabat. Ma surprise était grande quand j’ai su qu’ils ont été embauchés dans un call center de la place, 2.000Dh ou 3000 DH, un bon salaire pour des jeunes encore naïves par rapport à la vie professionnelle. Un salaire qu’ils percevront courant les prochains mois, mais le prix à payer est énorme : leurs études. Akram lui, est un diplômé d’une grande école d’informatique, et qui a intégré lui aussi un call center en attendant une meilleure offre, une attente qui se fait langue avec le risque de n’être plus à la page dans le monde très évolutif de l’informatique. Et les exemples sont multiples. Ces jeunes, une fois qu’ils percevront leurs premiers salaires, il leur sera difficile de se reconvertir en étudiants, surtout avec l’idée qu’ils seront dans tout les cas les chômeurs de demain.
Il est vrai que les call center se sont développés au Maroc d’une façon exponentielle ces trois dernières années et qu’ils ont crée des milliers d’emplois partout dans le royaume. Ces call center, bien qu’ils soient structurés n’ont pas vraiment de critères diplômants de recrutement, ce qui pousse une majorité de jeunes à laisser de côté leurs études et à intégrer ces fourmilières sans pourtant savoir que si demain un pays émergent propose une meilleure offre, la majorité de ces call center migreront et les salariés à la porte.
Une vraie problématique, que ni les jeunes, ni l’Etat ne veulent être conscients du danger.
La création d’emploi pour nos jeunes est à encourager et encore plus pour les non diplômés, mais surtout pas au dépend des études et de l’avenir des cadres de demain, si cela continu, on aura dans dix ans des milliers de téléopérateurs trentagénaires chômeurs sans diplômes. Le signale d’alerte est lancé.
Mehdi Alami.

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